Les prénoms de Belgique
1 / 12 Qui choisit les prénoms en Belgique ?
Selon le statisticien belge Jiri Pragman, plus l’enfant naît dans une classe sociale défavorisée, plus le prénom est choisi par la mère, lié aux programmes télévisés ou "bizarre" (nouveau, rare, exotique ou du genre de ceux que l’on vient d’évoquer).
En revanche, plus l’enfant naît dans un milieu favorisé, plus le choix de son prénom va résulter d’une recherche faite par les deux parents et va se rattacher à des formes traditionnelles ou littéraires.
2 / 12 Prénoms belges, wallons, flamands...
Peut-être qu’autrefois tous les Belges choisissaient Léopold ou d’autres prénoms œcuméniques...
Ce n’est plus le cas désormais.
Depuis quelques années, les dissensions entre les communautés linguistiques accentuent les différences entre les prénoms donnés en Wallonie et ceux préférés dans les Flandres.
Au centre, pas davantage de cohésion : l’importance des migrations y met aujourd’hui en tête les prénoms du Maghreb !
Marie-Odile Mergnac
3 / 12 Les prénoms wallons masculins d'aujourd'hui
Pour les bébés nés en Wallonie, les dix prénoms masculins les plus donnés sont, dans l’ordre :
Nathan, Noah, Lucas, Théo, Louis, Hugo, Tom, Arthur, Maxime, Romain
(chiffres 2009).
Un classement proche de celui qu’on retrouve en France : les trois premiers sont les mêmes, et tous les autres, sauf Romain, figurent parmi les vingt prénoms les plus à la mode en France.
Pas de frontières donc ici pour les choix des parents.
4 / 12 Les prénoms flamands masculins d'aujourd'hui
Pour les bébés nés du côté flamand, les dix prénoms masculins les plus donnés sont, dans l’ordre :
Milan, Leon, Mathis, Liam, Louis, Arthur, Lars, Maxim, Noah, Lucas
(chiffres 2011).
Des choix qui recoupent en partie ceux des wallons, mais qui y ajoutent le prénom néerlandais Mathis (qu’on retrouve aussi au 4e rang actuel des prénoms à la mode en France), l’écossais Liam et le serbe Milan, en tête depuis plusieurs années.
5 / 12 Les prénoms bruxellois masculins d'aujourd'hui
Pour les bébés nés dans la région de Bruxelles, les dix prénoms masculins les plus donnés sont bien différents :
Mohamed arrive en tête (depuis les années 1980), suivi d’Adam, Rayan, Gabriel, Ayoub, Mehdi, Yanis, Lucas, Noah, Maxime
(chiffres 2009).
Beaucoup de ces prénoms viennent de l’immigration, Rayan étant quant à lui issu des feuilletons TV américains et restant choisi par les milieux culturels les moins favorisés.
6 / 12 Les prénoms wallons féminins d'aujourd'hui
Pour les bébés nés en Wallonie, les dix prénoms féminins les plus donnés sont, dans l’ordre :
Léa, Clara, Emma, Lucie, Chloé, Camille, Manon, Louise, Eva, Zoé
(chiffres 2009).
Un classement proche de celui qu’on retrouve en France : tous, sauf Lucie, figurent parmi les vingt prénoms les plus à la mode en France.
Comme dans la plupart des pays de l’Europe de l’Ouest, les prénoms qui arrivent en tête sont souvent courts, avec une terminaison en a.
7 / 12 Les prénoms flamands féminins d'aujourd'hui
Pour les bébés nés du côté flamand, les dix prénoms féminins les plus donnés sont, dans l’ordre :
Marie, Emma (qui était en tête en 2010 et qui l’est en France à l’heure actuelle), Lotte, Louise, Elise, Julie, Noor, Axelle, Juliette et Nina (ex-aequo), Camille et Laura
(chiffres 2011).
Des prénoms flamands accompagnés d’autres qui nous semblent particulièrement classiques et francophones.
8 / 12 Les prénoms bruxellois féminins d'aujourd'hui
Pour les filles nées en région bruxelloise, les prénoms les plus donnés sont :
Lina, Sarah, Aya, Ines, Yasmine, Rania, Victoria, Sara, Léa et Salma (ex-aequo), Emma et Malak
(chiffres 2009).
Sara(h) arrive en tête si on additionne les deux formes.
Celui-ci mis à part, six prénoms sont issus de l’immigration maghrébine, y compris Ines, qui n’est pas ici la forme espagnole d’Agnès mais un prénom arabe traditionnel signifiant "bienveillance, caresse".
9 / 12 Des prénoms de plus en plus originaux
Si en France, les parents jouent de plus en plus à "être originaux" à travers les choix de prénoms pour leurs enfants, en Belgique c’est pire.
La moitié des prénoms donnés en un an ne le sont désormais qu’une seule fois.
Il s’agit tantôt de prénoms anciens oubliés, tantôt de prénoms étrangers rares, tantôt encore de prénoms existants déformés ou d’inventions de toutes pièces à partir de mots existants ou de syllabes choisies pour leur sonorité.
10 / 12 Des prénoms par milliers en Belgique
Le nombre de prénoms existants en Belgique ne cesse donc d’augmenter : on dépasse les 120 000 prénoms féminins et les 100 000 prénoms masculins !
Un doublement en quarante ans !
À la fois parce que des prénoms "ethniques" nés dans d’autres langues se sont ajoutés aux prénoms locaux, que le respect des traditions s’est affaibli (pour les populations de souche) et que la législation a libéralisé les choix en 1987, permettant d’inventer n’importe quoi.
11 / 12 Les prénoms masculins les plus fantaisistes
Ainsi, plus de 5 000 prénoms belges masculins ne sont donnés qu’une fois chaque année.
Parmi les plus fantaisistes, on peut citer :
Albion, Bahrein, Bru, Caesar, Charmant, Chérubin, Cooper, Dusoleil, Golden, Latino, Mexx, Orwell, Rembrandt, Rolex, Thorgal, Zennith, Zorro…
On y retrouve les fantasmes vestimentaires des parents, les goûts artistiques, littéraires, cinématographiques, etc… à défaut de goût tout court.
12 / 12 Les prénoms féminins les plus fantaisistes
6 000 fillettes belges reçoivent chaque année un prénom "unique".
Chukwunonyelum est l’un des plus curieux… et des plus imprononçables.
Mais on trouve aussi :
Believe (souhaitons qu’elle ne soit pas menteuse…), Down, Edelweiss, Gentille (la suite le dira…), Goodness, Lagrace (facile à déformer en Lagrasse à l’école…), Legends, Naturelle, Siouxsie, Splendeur (dur à porter…), Testimony, Urbanie, Vitaline (la maman était-elle sous médicament ?)…
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